10 décembre, 2010
CONSEIL MUNICIPAL VU PAR LE REPUBLICAIN LORRAIN
Service minimum pour un accueil décrié
Majorité et opposition se sont regardées en chiens de faïence, lundi soir, lors du conseil municipal. L’application du service minimum d’accueil a fait bondir les élus de gauche. Rien de surprenant… Si le devenir de la piscine de Villerupt a soulevé de nombreuses interrogations de la part des élus, lundi soir. d’autres sujets ont provoqué des remous dans l’assemblée.
Notamment la révision des loyers et charges des appartements communaux. « Les loyers sont relativement bas, estime Véronique Guillotin du groupe Ensemble pour agir. On pourrait peut-être passer à une augmentation progressive et raisonnable. » « La Ville n’a pas la vocation d’être bailleur, tranche Alain Casoni , maire de Villerupt. De toute façon, nous n’avons pas les moyens d’intervenir sur ces appartements et à terme, nous devrons nous séparer de la gestion de ces loyers. » Une discussion de même acabit s’est tenue quelques points plus tard au sujet de la vente d’une maison à proximité des ateliers municipaux. Une transaction qui se fera selon les estimations des domaines. « Vous vous coupez de recettes pour la ville », lance Véronique Guillotin. « Le tarif des domaines représente la valeur du marché », coupe Alain Casoni. Les élus ont ensuite décidé de ne pas monétiser les droits acquis sur le Compte épargne temps supérieurs à vingt jours (lire La phrase du jour ci-contre). Selon la majorité, les membres du CTP ont approuvé la démarche. Le groupe Ensemble pour agir a souhaité connaître les motivations de cette décision. « Les raisons sont budgétaires » , a indiqué Martine Chilotti, adjointe déléguée aux finances. Un service qui ne passe pas
En fin de séance, le groupe Ensemble pour agir a proposé une motion à l’assemblée en faveur de l’application du service minimum d’accueil (SMA) au profit des élèves des écoles maternelles et élémentaires de Villerupt. « Cette loi permet aux enseignants de faire grève et aux familles de poursuivre leur activité les jours de grève. [...] Le non-respect de cette loi entraîne des difficultés insurmontables pour les habitants, dont un pourcentage important avoisinant les 66 % de la population active, travaille à l’étranger. [...] Considérant le refus idéologique de M. le maire à mettre en oeuvre l’application d’une loi de la République, conduisant ce dernier et donc la ville devant les tribunaux, notre groupe demande à ce que le conseil vote en faveur de l’application de cette loi, pour le bienfait des enfants et des parents concernés et dans le profond respect des lois de la République française. » Elu de gauche, Alain Casoni a réagi illico à l’intervention d’Ensemble pour agir : « En recevant votre motion, je me suis demandé si vous vouliez vraiment qu’elle passe en conseil. La façon dont elle est rédigée et les propos tenus sont inacceptables. Cette motion est nulle et non avenue. Je rappelle que le conseil a délibéré en automne 2008 sur le service minimum d’accueil, ce qui a valu au maire une comparution devant le tribunal. Le 23 janvier 2009, nous avons transmis à l’inspecteur d’académie, M. Bisson-Vaivre, une liste de personnes autorisées à mettre en oeuvre le SMA que je nomme service d’accueil minimum volontairement. » « Donc le SMA sera appliqué sur Villerupt ? », risque Joseph Sarnari. « Si les personnes doivent être mobilisées, elles le seront, mais si elles souhaitent s’inscrire dans un mouvement de grève, nous respecterons ce droit ! », a conclu Alain Casoni. « Nous pouvons donc être satisfaits de cette évolution positive, lance avec ironie Joseph Sarnari. Nous sommes allés sur le terrain à la rencontre des parents : ils ne comprennent pas que cette loi ne soit pas appliquée. » Carmelo Relativo a affirmé être « sidéré qu’on puisse défendre le SMA alors que l’on assiste au délitement du système éducatif dans le primaire et le secondaire. C’est effarant. On demande un encadrement quand il y a grève, mais il serait bon qu’il y en ait un lorsque les classes sont surchargées et qu’on nous supprime des postes ! » Sandra Nonnenbruck.